TIRANA, Albanie - Assise sur les marches de l'église Sainte-Marie après la messe dans cette capitale, Tereza Njebza, 12 ans, note qu'elle est née le 19 octobre 2003, le jour où Mère Teresa - qui a des racines albanaises - a été béatifiée comme Bienheureuse Teresa de Calcutta.
Son père lui a donné le nom de Mère Teresa, qui devient officiellement Sainte Thérèse de Calcutta dimanche. Quand Tereza était plus jeune, certains l'appelaient Mère Teresa. "Au début, je n'aimais pas ça", disait-elle. "Maintenant, je l'embrasse."
Mère Teresa, dont les parents étaient d'origine albanaise, a visité cette nation des Balkans en 1991. C'était juste après la chute du communisme, une période sombre qui a vu toutes les religions interdites sous l'ancien dictateur Enver Hoxha. Aujourd'hui, la religion de toutes les confessions est florissante dans ce pays majoritairement musulman, et sa jeunesse se souvient à peine de l'époque où les gens priaient en secret et ne parlaient des figures religieuses qu'à voix basse.
Alors que le pape François s'apprête à faire de Mère Teresa une sainte au Vatican, les habitants de sa patrie ancestrale célèbrent leur fille la plus célèbre aux racines albanaises.
"Elle a rendu les Albanais très fiers. Et parce qu'on en parle vraiment, on va parler encore plus des Albanais maintenant", a déclaré Tereza. "Ce n'est pas qu'elle soit devenue célèbre, mais elle a aussi aidé beaucoup de gens et c'est bien aussi".
Des pèlerins se rendent à Rome pour la canonisation de Mère Teresa
Les parents de Mère Teresa sont originaires de ce qui est aujourd'hui le Kosovo. Elle est née sous le nom d'Agnes Gonxha Bojaxhiu à Skopje, l'ancienne capitale du Kosovo Vilayet sous l'Empire ottoman et l'actuelle capitale de l'ancienne République yougoslave de Macédoine.
Le dévouement de Mère Teresa à aider les pauvres a laissé une empreinte sur ses compatriotes albanais de toutes confessions dans tous les Balkans.
Peu de gens ont connu Mère Teresa ainsi que le révérend Lush Gjergji, un prêtre catholique du Kosovo qui a été son ami proche pendant 29 ans. Il a écrit 15 livres sur sa vie.
Il se rappelle lui avoir parlé et avoir découvert qu'elle aimait une des chansons chantées en albanais dédiées à la statue de la Vierge noire de l'église de Letnica. C'est le village du sud du Kosovo où elle a passé les étés de son enfance et où elle a entendu son appel en 1928, et qui est célèbre pour sa statue en bois vieille de plus de 400 ans.
Mère Teresa a traduit cette chanson en anglais et l'a enseignée aux religieuses de Calcutta, où elle a vécu et travaillé pendant près de 70 ans. Gjergji a dit qu'il avait entendu la chanson alors qu'il assistait à la messe à Calcutta et a dit à Mère Teresa combien il était ému de l'entendre chantée en Inde.
Gjergji se souvient également avec émotion de la dernière fois qu'il a vu Mère Teresa, quelques mois avant sa mort en 1997 à Calcutta, en Inde, juste avant son 87e anniversaire.
Le prêtre l'a rencontrée à Rome et a remarqué qu'elle perdait du poids. Il lui a demandé comment elle se sentait. Il lui a répondu qu'elle avait répondu : "Bien, je n'ai pas le temps de vieillir et de mourir parce que Dieu me demande beaucoup de travail".
